sexta-feira, 6 de julho de 2012

LE MONDE: Hilário: francesas vão pro BISTURI arrochar PRIQUITO na tentativa de arrumar marido e re-conquistar sua HONRA KKKKKKK


L'hyménoplastie, une seconde virginité


L'hymen est une preuve très fragile de la virginité féminine, puisque certaines femmes naissent sans hymen, d'autres le perdent en faisant de l'équitation, de la gymnastique, ou même en mettant un tampon.
L'hymen est une preuve très fragile de la virginité féminine, puisque certaines femmes naissent sans hymen, d'autres le perdent en faisant de l'équitation, de la gymnastique, ou même en mettant un tampon. | Flickr/Claude Robillard

Une à trois fois par semaine, de jeunes femmes se présentent à l'Institut européen de chirurgie esthétique et plastique (IECEP) de Boulogne-Billancourt pourdemander une hyménoplastie, c'est-à-dire une opération chirurgicale consistant àrecoudre l'hymen, petit lambeau de peau situé à l'entrée du vagin, afin de retrouverleur virginité. "Actuellement, c'est la période de l'hyménoplastie, parce que c'est la saison des mariages. Fin juillet, ça va s'arrêter", note le Dr Staub, chirurgien à l'IECEP.

La plupart de ces femmes ont une histoire qui se ressemble : issues d'une famille traditionaliste qui réprouve les rapports sexuels hors du cadre strict du mariage, elles ont perdu leur virginité avant de rencontrer leur futur mari. A quelques semaines des noces, elles tentent de sauver leur "honneur" en obéissant à la règle qui veut que les draps nuptiaux soient souillés de sang le premier soir, attestant de la rupture de leur hymen, et donc de leur virginité jusque-là préservée."Ces jeunes femmes viennent souvent les yeux baissés, elles donnent de faux noms, de faux numéros de téléphone, et veulent faire ça rapidement", témoigne le Dr Staub.

L'HYMEN, UNE PREUVE FRAGILE
L'opération dure une demi-heure et se fait généralement une semaine avant la noce, afin que la plaie, encore fraîche, puisse saigner sur les draps. Sans ce laisser-passer, la jeune épouse court le risque de se faire répudier par sa belle-famille, comme ce fut le cas il y a quatre ans, lorsque le tribunal de Lille avait annulé un mariage en raison de la non-virginité de la jeune-mariée - une décision finalement rejetée en appel.
Depuis toujours, il existe de nombreuses techniques pour simuler la perte des tissus virginaux, comme le sang de bœuf répandu discrètement sur les draps, le sang des règles ou la capsule de sang placée au fond du vagin. Un hymen artificiel – une poche de plastique remplie d'un liquide rouge – produit par la société chinoise Gigimo a par ailleurs fait scandale en 2010 en Egypte, en promettant une seconde virginité pour la modique somme de 26 dollars.
Pourtant, l'hymen est une preuve très fragile de la virginité féminine, puisque certaines femmes naissent sans hymen, d'autres le perdent en faisant de l'équitation, de la gymnastique, ou même en mettant un tampon. De plus, l'hymen est une membrane très peu vascularisée, ce qui signifie que lors de sa rupture, la perte de sang n'est pas systématique.
Il en va de même avec l'hyménoplastie : pour peu que les tissus recousus ne soient pas assez vascularisés ou que la plaie ait entièrement cicatrisé, la perte de sang n'est pas toujours assurée lors du rapport sexuel. Pour augmenter les probabilités de saignement, certains chirurgiens n'hésitent pas à refermer presque entièrement l'orifice du vagin.
"SAIGNER POUR SA PROPRE SÉCURITÉ"
La pratique de l'hyménoplastie pose des problèmes d'éthique à certains chirurgiens, qui refusent de pratiquer l'opération, à l'image du Dr Bernard Guyot, gynécologue à l'hôpital de Poissy-Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Pour lui, l'hyménoplastie relève d'un problème sociétal, et non médical. "Je trouve dégradant qu'on accorde autant d'importance à un tissu féminin. C'est très gênant : ça montre que l'homme peut se permettre ce qu'il veut mais pas la femme !, s'exclame le Dr Guyot. Nous, les gynécologues, nous sommes un peu les avocats des femmes, et j'estime qu'il s'agit d'une régression dans le droit des femmes." Son collègue, le Dr Georges Bader, renchérit : "Répondre à la demande d'hyménoplastie, c'est nourrir cette pratique."
De la même manière, et suivant les conseils du Conseil national de l'ordre des médecins (p. 3 du PDF), les deux chirurgiens se refusent à faire des certificats de virginité si ce n'est à des fins médico-légales. Dans ce dernier cas, le certificat doit par ailleurs toujours être remis en mains propres à la femme examinée, et"normalement en l'absence de toute personne".
Le Dr Ghada Hatem n'est pas aussi catégorique. Cette gynécologue de l'hôpital Delafontaine, en Seine-Saint-Denis, pratique ce qu'Yvonne Knibiehler, historienne auteure de l'ouvrage La Virginité féminine, appelle "l'éthique de compassion""En général, je ne refuse pas de faire cette opération, car la plupart du temps, les jeunes femmes qui viennent me voir sont dans une situation bloquée, explique la gynécologue. Il s'agit probablement d'une pratique violente et archaïque, mais parfois ces femmes n'ont pas de métier, dépendent de leur futur mari, et il s'agit de les aider."
D'une manière générale, les femmes souhaitant se faire opérer l'hymen ne s'adressent pas aux praticiens des hôpitaux publics, même si l'opération, normalement non remboursée par la sécurité sociale, peut y être déclarée en tant que plastie périnale. Elles sont bien plus nombreuses à se diriger vers les cliniques privées, où les soins peuvent s'élever à 1 800, voire 3 000 euros, mais où la discrétion est assurée.
Le Dr Yohann Dehry a ouvert sa clinique il y a cinq ans, et depuis, il pratique l'hyménoplastie. Dans son cabinet avenue Hoche, dans le 8e arrondissement de Paris, il estime que quatre à cinq femmes appellent chaque semaine pour serenseigner sur cette pratique, mais seules 15 % d'entre elles passeraient vraiment à l'acte. Pour lui, il s'agit de rendre service. "Ce n'est pas au médecin de juger sa patiente", assène-t-il. "Il arrive que des femmes soient en danger, ajoute le chirurgien. Une fois, une de mes patientes m'a confié qu'elle avait des frères très violents. Elle voulait saigner pour sa propre sécurité."
TOURISME MÉDICAL
Pour répondre à cette demande, des agences de voyage proposent aujourd'hui des voyages tout compris pour aller se faire opérer dans des pays comme laTunisie. Pour 1 250 euros, l'agence assure une hyménoplastie, le trajet aller-retour et la pension. En effet, selon Nedra Ben Smail, une psychanalyste qui vient depublier Vierges ? La nouvelle sexualité des Tunisiennes, des cliniques, qui existent surtout à Tunis, la capitale, et à Sfax, dans le centre du pays, facturent l'hyménoplastie entre 600 et 1 000 dinars tunisiens, c'est-à-dire 300 à 500 euros.
En Tunisie, ce phénomène a pris une grande ampleur, et depuis 2007, les autorités religieuses internationales ont émis une fatwa autorisant l'hyménoplastie. "Les médecins estiment à seulement 5 % les filles tunisiennes qui ne se préoccupent pas de la question de la virginité avant le mariage, 20 % seraient des 'vraies vierges' et plus des trois-quarts seraient des 'vierges médicalement assistées'", écrit la psychanalyste, se basant sur des entretiens avec des gynécologues et des centaines de témoignages anonymes recueillis via Internet.
Le sujet reste malgré tout tabou en Tunisie : en 2010, le film du réalisateur belgo-tunisien Jamel MokniHymen national : malaise dans l'islam, et qui évoque la pratique de l'hyménoplastie en Tunisie, n'avait pas été retenu dans la sélection duFestival de Carthage. Jamel Mokni, quant à lui, avait été emprisonné deux fois lors du tournage.
UN ÉTAT PAS SEULEMENT ANATOMIQUE
De leur côté, les associations féministes se positionnent contre ce désir de virginité, "un concept qui ne correspond à rien et qui est une expression de la domination masculine", comme l'affirme une animatrice du planning familial de Maison-Alfort (Val-de-Marne). "Mais tout ce qu'on peut faire, c'est écouter ces femmes et essayer de leur faire comprendre les pressions qu'elles subissent. Si leur situation est difficile, on ne va pas les critiquer", ajoute-t-elle. "L'hymen, c'est une histoire de femmes. Même si les mères ont eu des problèmes à leur mariage, elles veulent que leur fille soit irréprochable : l'hymen est un gage donné à la belle-famille", explique la militante.
Danielle Gaudry est membre du bureau national du planning familial. Au cours des nombreuses animations qu'elle a organisées dans les écoles, elle a remarqué que les adolescents se posaient beaucoup de questions sur la virginité. "Les garçons sont très préoccupés par la virginité des filles. Pour eux, une fille qui a perdu sa virginité est une 'salope'. Ils sont dans une appréciation très traditionnelle de ce qu'est la virginité pour une fille", observe-t-elle.
"Souvent, on me dit 'Je ne sais pas si je suis encore vierge, je ne sais pas si j'ai eu un rapport sexuel complet ou pas'. Mais qu'est-ce que ça signifie, un rapport complet ? Être vierge, ce n'est pas seulement anatomique, c'est aussi un rapport à soi et à son corps", s'étonne la militante.
L'hyménoplastie n'est pas toujours pratiquée en hâte en prévision d'un mariage. Il peut arriver qu'après un viol, des femmes aient recours à cette opération comme étape d'un processus de reconstruction, une manière d'effacer le traumatisme. Selon le Dr Adel Louafi, chirurgien esthétique dans le 7e arrondissement de Paris, il existe également un troisième profil, le plus fréquent dans son cabinet, qu'il appelle celui de la "convenance personnelle".
"Beaucoup de femmes me demandent une hyménoplastie pour 'tourner la page', après avoir eu une expérience sexuelle avec quelqu'un qu'elles pensaient être l'homme de leur vie, mais avec qui ça n'a pas marché. Pour oublier, elles viennent se faire recoudre l'hymen, pour répondre à une symbolique personnelle", révèle-t-il. Dans son cabinet viennent des femmes de toutes les origines pour qui l'hymen garde la valeur symbolique d'un état avant la défloration.

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