Plusieurs milliers de manifestants en province pour défendre le mariage homosexuel
Plusieurs milliers de partisans du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels ont défilé, samedi 15 décembre, dans plusieurs villes de province, à la veille d'une grande manifestation à Paris.
A Marseille, 7 000 personnes selon les organisateurs, un peu moins de 2 000 selon la préfecture de police, ont défilé sur la Canebière avant de rejoindre la préfecture, en présence d'élus de gauche, dont la ministre Marie-Arlette Carlotti. A Lyon, ils étaient entre 4 000 et 8 000 à battre le pavé, à Nantes entre 1.100 et 4.000, à Lille entre 700 et 1 000, selon les différentes estimations. D'autres rassemblements de moindre ampleur ont eu lieu à Grenoble, Dijon, Orléans ou Brest.
"Nous sommes là pour répondre aux opposants et rappeler au gouvernement l'engagement de campagne de François Hollande", expliquait à Marseille Gilles Dumoulin, président de l'association LGP (Lesbian and Gay Parade). Selon lui, le texte doit intégrer la question de la procréation médicalement assistée (PMA), que le gouvernement souhaiterait voir aborder ultérieurement dans un autre projet de loi. "C'est une avancée significative, il faut qu'elle y soit", a-t-il jugé.
Dans les cortèges couleur arc-en-ciel à l'ambiance festive, les manifestants, plutôt jeunes, rivalisaient d'imagination et d'humour, proposant des slogans aussi variés que "Je veux verser des pensions alimentaires comme une personne normale","Promis, Christine [Boutin], je ne me marierai pas avec ma cousine", "Mieux vaut une paire de mères qu'un père de merde" ou encore "Jésus aussi avait deux pères".
MANIFESTATION DIMANCHE A PARIS
Sur toutes les lèvres, sur les pancartes et affiches, une seule revendication : les mêmes droits pour tous. On pouvait ainsi lire : "Pas de demi-citoyen, tous humain", "Egalité des droits : on transige pas", "Les goudous, marions-nous". PourBernard Roman, député PS du Nord, présent à Lille, "il s'agit du combat universel pour l'égalité, pour une République qui réponde aux revendications des homosexuels depuis des décennies".
"Nous réclamons de la stabilité et de la reconnaissance, mais en aucun cas à des fins de déstabilisation de la société. Pourquoi les familles hétérosexuelles se sentent-elles menacées ?", lançait Sabine Dukan, de l'association SOSHomophobie Grenoble.
De nombreux manifestants déploraient "une montée de l'homophobie en France"."On en a tous marre de se faire traiter de pédés, de gouines, on ne s'attendait pas à une telle opposition et à une telle violence", soulignait Isabelle Mercier, une militante marseillaise.
Après la province samedi, une grande "manifestation pour l'égalité" est organisée dimanche après-midi dans la capitale, au départ de la place de la Bastille à 14 heures, à l'appel de l'Inter-LGBT, principal interlocuteur associatif du gouvernement sur l'homosexualité. Des élus de droite et de gauche seront présents, notamment le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë.
Samedi, plusieurs dizaines de maires et adjoints du collectif "Maires pour l'enfance", venus de plusieurs régions de France, se sont réunis place du Trocadéro, pour demander le retrait du projet de loi et le lancement d'états-généraux sur le mariage, la famille et la filiation.
En novembre, plus de 100 000 personnes, selon des chiffres officiels, avaient défilé dans plusieurs villes de France contre le projet. Samedi 8 décembre, ils étaient de nouveau des milliers à manifester en province. Une nouvelle mobilisation nationale est prévue le 13 janvier, avant la présentation de la réformeau Parlement, à laquelle devraient se joindre des personnalités de droite.