La "morale laïque" au programme des élèves dès la rentrée 2013
Vincent Peillon précise sa vision de cet enseignement, ni "ordre moral" ni instruction civique.
La morale laïque que le ministre de l'Education nationaleVincent Peillon veut instaurer à la rentrée 2013 dans l'enseignement, n'est ni ordre moral ni instruction civique, explique-t-il dans un entretien au "Journal du Dimanche", dimanche 2 septembre.
"Je n'ai pas dit instruction civique mais bien morale laïque", explique le ministre. "C'est plus large, cela comporte une construction du citoyen avec certes une connaissance des règles de la société, de droit, du fonctionnement de la démocratie, mais aussi toutes les questions que l'on se pose sur le sens de l'existence humaine, sur le rapport à soi, aux autres, à ce qui fait une vie heureuse ou une vie bonne".
Selon lui, "si ces questions ne sont pas posées, réfléchies, enseignées à l'école, elles le sont ailleurs par les marchands et par les intégristes de toutes sortes".
Mission
Regrettant qu'"aujourd'hui dans les cours d'école et les classes, on se traite de 'sales feujs', 'sales bougnoules', il estime que "tout ce qui est de l'ordre du racisme, de l'antisémitisme, de l'injure, de la grossièreté à l'égard des professeurs et des autres élèves, ne peut pas être toléré à l'école".
"Je pense, comme Jules Ferry, qu'il y a une morale commune, qu'elle s'impose à la diversité des confessions religieuses, qu'elle ne doit blesser aucune conscience, aucun engagement privé, ni d'ordre religieux, ni d'ordre politique", précise-t-il.
Pour le ministre, il ne faut pas non plus "confondre morale laïque et ordre moral". "C'est tout le contraire. Le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s'émanciper, car le point de départ de la laïcité c'est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d'arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix".
Une mission de réflexion sera installée à la rentrée pour "préciser la nature de cet enseignement". Le ministre fixe "trois objectifs: qu'il y ait une cohérence depuis le primaire jusqu'à la terminale, que cet enseignement soit évalué, qu'il trouve un véritable espace".